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 Narcissique de toi (Concours St Valentin 2011)

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AuteurMessage
Grumpy

Grumpy
 

Sexe :
  • Femme

Classe :
  • Druide

Age du personnage : 26

Narcissique de toi (Concours St Valentin 2011) Vide
MessageSujet: Narcissique de toi (Concours St Valentin 2011)   Narcissique de toi (Concours St Valentin 2011) EmptyMer 12 Sep - 17:46

En ce jour de février où je ne saurais me satisfaire que de ma chair, que de mon sang.

Alors qu’en ce jour d’hiver mourant, l’Amour se chante, s’illumine sur les visages, et s’accroche en grappe de jouissance sur les baldaquins, je me surprends à rêver.
Il s’offre, il se fait bouquet, sourire, bijoux.. A mes yeux il n’est que torture. Douce torture.

Nul bras languissants ne m’attendent, tout juste tièdes, les siens me confortent et me consolent de mon infortune enfantine dont il ignore le tout. Mes joues se creusent, mes paupières se strient de veinules, mes lèvres, elles, se font arides. De mon regard mer s’épanchent des vagues écumantes dont les vestiges mousseux sillonnent mon visage goût sel. Seuls signes perçant à la surface de cet ouragan intérieur. Fatalité du destin, destin que j’apostrophe d’ailleurs d’un sinistre « Pourquoi ?».. Pour finalement achever bien vite mes inquiétudes dans un verre de whisky, à défaut de me noyer dans son corps. Ma langue happe les quelques larmes suintant l’alcool qui parviennent courageusement sur mes lèvres, ivresse éternelle.

Il est là, je le vois. Mais aussi loin que mes yeux puissent jeter leur dévolu, il reste insaisissable. Je fonds d’être à l’ombre. Mon sang devient eau.
Je suis là, il me voit. Regard fraternel, regard chaleureux qu’il pose sur l’enfant de jadis. Mes mains se crispent sur ma poitrine.. Je la lui exhibe. Est-ce cela l’enfance ?

Mes mains courent le long de son échine, jouent parmi ses boucles dorées. Mon corps se cambre, ma poitrine se raffermit, mon sourire innocent se fait le miroir de mes pensées les plus intimes.. Ma gorge s’assèche, cependant là, bien plus bas tout n’est plus qu’humidité et désir coupable.. Papillonnement de lèvres, danse charnelle sur les lattes de son corps.

Qu’il vienne.. Nul ne saurait mieux te connaitre que moi.. Camarade de jeux innocents, confidente de tes premiers secrets, compagne de tes premières découchés.. Viens donc, et laisse moi cette nuit jouer à l’amante.. Viens mon amour.. Laisse moi enfin nous goûter autrement qu’en songe..

Il me sourit maladroitement et repousse mes mains acérées, moi charognarde de ce corps encore vivant. Laisse moi m’acquitter de ce que toutes ces autres ont laissé, de ce corps chimérique qui n’est plus que le vaste flacon de toutes ces flagrances féminines. Vestige de ces folles nuits où des trainées m’ont si vite succédé alors que jamais je ne t’aurais possédé. Ta nuque témoigne encore des affres de ces nuits, et chaque effluve, chaque griffure sur ton corps est affront. Affront envers ta race, envers ton sang. Colère sourde qui étreint mon cœur. Lutte pourpre contre ces succubus fantomatiques. Pleurs silencieux moqués par le ciel noir de milliers de sourires pervers.

D’une main lascive je t’aide à te déshabiller, mes ongles s’enfoncent dans tes épaules charnues, là, où cette nuit encore, une salope s’est agrippée de tout son saoul, moi aussi je cherche à m’y ancrer pour ne plus jamais avoir à te céder.. Danse frénétique où je cherche à quitter mon enveloppe de feu pour rejoindre la tienne.. Je me brûle sur la glace de ta peau. Mais qu’importe je fondrai, et perles de sueur sucrées je courrais éternellement le long de ton corps.. Oui, laisse moi être ta poupée gigogne. Marionnette fantasmagorique de ton cœur.
Les marques violacées sur ton cou me tirent des gémissements plaintifs, et je les biaise amoureusement, feignant d’ignorer leur provenance. Et toi, riant de mes caresses, tu me rabroues gentiment sur notre âge qui ne me les permet plus. Je te hais pour ce que tu me refuses et ce que tu donnes à des étrangères avec une facilité déconcertante.. Alors, oui, je te darde de ce regard assassin d’où suppure mon trop plein d’amour.. Je tombe, je chute, je dégringole, je sombre, je t’aime.

Laisse Eros se faire Thanatos, et unissons-nous sur les décombres du vaste monde. Grise toi au creux de mes membres endoloris de t’avoir trop attendu . Crève-moi les tympans de jurons, éloge à tous nos actes manqués. Délicieux égarement.

Je glisse enfin tes doigts sur mes lèvres m’imposant le silence. Ce silence coupable qui irrémédiablement conduit à une explosion de désir pervers. Là.. Deux corps entrelacés, jouissifs, ne respirant plus qu’à l’unisson de cette façon saccadée qui ne peut tromper.. La corruption s’accroche à mes pas. Je me noie dans nos délices suaves.

Ton sourire se crispe. Mes mains avides de ta chair se précipitent sur ton bas ventre, et s’agitent sur ton ceinturon, ultime obstacle à cette union charnelle si souvent rêvée. Mes dents se referment avec violence sur le lobe de ton oreille t’hurlant silencieusement leur souffrance de ces dix dernières années. Amours malheureuses. Je tente de me convaincre de ma légitimité à m’offrir : chute funeste du haut de la falaise de mon cœur.
Mes cheveux t’empoisonnent de leurs langues fourchues couleur encre.. Tu cries. La boucle de ton ceinturon a cédé. Jouissance, goût âpre de la lymphe. Mes lèvres carmin caressent ton cou, se délectant de ton sang qui n’aura jamais cessé d’être mien..

Courtisane de ton cœur je remonte mes jupons avec empressement. Domination charnelle. Le silence nous caresse avec envie. Sourire gêné, regard embarrassé. Oui.. Tu le savais.. Toi, tu le savais que cela devait arriver.. Tes yeux même fuyants me le crient. Je finis de te dégager de tes frusques et te contemple de tout mon saoule, m’enivrant de ce corps que j’avais cru oublié à jamais. Cœur à nu. Nudité de la chair.

Mouvement réprobateur. Ton regard précédemment accusateur se détourne du mien, enfin résolu à respecter la volonté du Créateur : union fœtale. Ton corps répondant à l’appel du mien se prépare enfin à m’accueillir, mes ongles se referment sur tes joues. Explosion de sensations contraires que je refoule d’un seul coup de reins. Retrouvaille.

« Comment va Mère ? »

Tes lèvres craquelées embrassent la porcelaine pour s’en écarter finalement, ton souffle chaud dessinant des cercles concentriques à la surface de la tasse. Un de tes doigts s’approche témérairement de l’infusion..Tu gémis. Gémissement qui se fait mien, d’abord jouissif puis funeste.

« Pourquoi eût-il fallu qu’il ait été mon frère? »

.. Ishitara.
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Narcissique de toi (Concours St Valentin 2011)

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