In Terra Incognita
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 Dans les gris du crépuscule

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Sindh

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Dans les gris du crépuscule Vide
MessageSujet: Dans les gris du crépuscule   Dans les gris du crépuscule EmptyMer 10 Nov - 17:07

Devant lui, à travers l'entrelacs torturé des branches, transformant les fougères en théâtre d’ombres, la lumière.
Diffuse et rougeoyante, tremblotante, comme hésitante.
Fanal, appât pour les égarés.

La lueur réveillait en lui des sensations de chaleur et de promiscuité, des images de viande grillée et de gobelets entrechoqués, des souvenirs d’instants partagés et de mots échangés.

La méfiance, alliée taciturne, le prit par les épaules pour l’éloigner de cette source de dangers potentiels. Elle faillit réussir.
Mais il en avait assez. Assez de parcourir bois et fourrés comme un bête traquée, de se nourrir de racines gelées et de baies fripées.
Il avait soif d’humanité.
Alors il avança sur le sentier, laissant sa sauvagerie parmi les ronces et le bois putréfié et se dirigea vers la taverne, phalène épuisée attirée par le lumignon du porche.

Devant le bois blond de la porte, patiné par la poussé d’innombrables paumes, il hésita. Dans la lumière du soir naissant, il baissa les yeux, examina d’un oeil critique son pantalon de toile grossière, son gilet de cuir éraflé sur lequel un tailleur de rue, pour quelques piécettes, lui avait cousu le blason du royaume.
Machinalement, il passa la main sur son crâne rasé, effleurant la poignée de son épée accrochée dans son dos au passage.
Il soupira et poussa le battant.

Soudain éclairé par la lueur vive du foyer et des chandelles, son ombre s’étira vers l’extérieur, semblant fuir, comme voulant retourner vers les bois.

Il fit un pas, parcourut la pièce des yeux, remarquant les quelques regards curieux lancés dans sa direction. Malgré sa taille et sa corpulence, il se sentit gauche, presque pataud.
La main caressant le crâne, encore, alors qu’il se raclait la gorge.

Bonsoir...

Salutation rugueuse, croassante, pleine d’aspérités et d’échardes. Cordes vocales rouillées soudainement sollicitées redécouvrant le sens des mots.
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Joy

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MessageSujet: Re: Dans les gris du crépuscule   Dans les gris du crépuscule EmptyLun 15 Nov - 21:03

Je remuais inlassablement la cuillère dans ma tasse de thé que m’avait précédemment servie Valérias. J’en humectais mes lèvres et savourais ce gout sucré de menthe sauvage qu’il avait savamment cueillie un peu plus tôt dans la matinée. Je replongeais un regard songeur sur la salle, bien animée ce soir. Valérias courrait de droite à gauche, jonglant avec les verres, essuyant les plats, servant ses hôtes. Il avait une santé de fer et je me demandais parfois où il trouvait toute cette énergie.

Soudainement, la porte s’ouvrit. Un aventurier de plus fit son entrée et je décidais de donner un petit coup de main à Valérias. Je m’ennuyais ferme depuis plus d’une heure et j’en avais assez d’entendre mon voisin de table énoncer des blagues douteuses sur les femmes du pays.

Je me levais m’approchant de ce nouvel étranger. Un clin d’œil lancé en direction de Valérias.

Je m’en occupe Valérias.

Un échange de sourire, il était visiblement d’accord pour que j’accueille cet homme. Sept jours que je l’observais travailler. Je n’aurais certes pas son professionnalisme mais je tacherais de faire au mieux.

Je me postais devant ce nouvel arrivant. Un homme relativement jeune, la vingtaine certainement, une main se caressant le crâne et des yeux que trahissaient une fatigue certaine.

Bonsoir, comme vous pouvez le voir l’auberge est pleine ce soir, je ne pourrais donc pas vous inviter à vous asseoir où bon vous semble.

Rapide tour d’Horizon, je constatais d’ailleurs qu’il ne restait plus une table sauf s’il choisissait de se joindre aux énergumènes qui ne cessaient se vanter de leurs combats du jour.

Toutefois, il reste cette table au fond de l’auberge, je m’y suis déjà installée mais si ça ne vous dérange pas de la partager avec moi vous y serez le bienvenu.

Sans attendre de réponse je retournais m’asseoir à cette table où m’attendait mon thé. J’aurais certainement du lui céder ma table et boire mon thé dans ma chambre, j’aurais peut être du attendre qu’il choisisse ou non de s’asseoir avant de me ruer vers ma table. J’étais en pleine thérapie, luttant chaque jour contre cet isolement de deux années qui m’avait rendue quelque peu associable, je tâchais chaque jour d’aller vers les gens, de glisser un petit mot gentil, de ne pas manger seule, boire un thé seule…Bref je devais faire un effort et puis il y avait l’image de l’auberge à ne pas souiller.

Un regard vers cet homme, toujours dans l’entrée. Un sourire. S’il décidait de venir s’asseoir je tâcherais de l’accueillir comme il fallait.
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Sindh

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MessageSujet: Re: Dans les gris du crépuscule   Dans les gris du crépuscule EmptyMar 16 Nov - 1:34

Lui comme un rocher au milieu de la salle contre lequel venaient battre les vagues des rires et des conversations, le caressant et l'attaquant, le léchant et le rognant et patiemment, inlassablement érodant sa solitude.

Il allait se diriger vers le comptoir, il allait reculer vers la porte.
Envie de se mêler à la foule et de la fuir.

Elle se matérialisa devant lui alors qu'un marchand joufflu le contournait pour se diriger d'un pas titubant vers la sortie. Il sursauta, surpris. Il ne s'imaginait pas qu'une femme aussi jolie puisse s'adresser à un rustre comme lui.

Lorsqu'elle lui parla, il la prit pour une serveuse. Elle n'en avait pas l'allure, certes, mais il ne s'y connaissait pas vraiment en serveuse.
Mais elle l'invita à sa table et les serveuses n'avaient pas de table, ça il le savait.

Il tenta de sourire. Ce fut hésitant, ce fut crispé, ce ne fut pas très réussi.
Il voulut répondre, cherchant les mots, s'exaspérant d'en connaitre si peu.
Mais déjà elle était partie.
Comme si sa réponse n'avait pas d'importance.
Ou comme si elle était sûre qu'il accepterait.

Ce fut son sourire qui le décida.
Parce qu'il en avait rarement reçu.
Parce qu'il le réchauffa bien plus que n'aurait pu le faire l'âtre ronflant.
Alors il s'avança vers cette table, traversant la salle, grommelant des excuses indistinctes à chaque fois qu'il heurtait un client éméché.

Tout en slalomant entre les groupes, il tenta mentalement des phrases, des regroupements de mots qui exprimeraient ses remerciements.
Arrivé devant la table, il n'avait toujours rien trouvé. Alors il s'assit, en silence, s'adossa contre le dossier de paille de la chaise, se redressa brusquement, se releva, détacha le fourreau de son dos, le contempla d'un air concentré, décida de le poser contre la chaise, se rassit et leva enfin les yeux vers celle qui l'avait invité.

Il resta silencieux, espérant qu'elle prenne la parole de nouveau, l'observant avec la franchise sans gêne des innocents. Il remarqua les cernes pas encore tout à fait estompées, les éclairs fugitifs de bête traquée dans le regard qui contrastaient avec le visage lisse et serein caractéristique de ceux qui s'adonnent à la magie.

Il déglutit, eut soudain envie d'un verre, pour s'occuper les mains, se donner une contenance. Même de l'eau chaude aux herbes, comme ce qu'elle buvait.

Merci... Pour l'invitation... De bien accepter de partager votre table...
Et, alors qu'elle lui souriait en guise d'encouragement :
Je... Mon nom est.... je m'appelle Sindh...
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Joy

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MessageSujet: Re: Dans les gris du crépuscule   Dans les gris du crépuscule EmptyMar 16 Nov - 20:09

Il avait choisi de me rejoindre ce qui me réconforta un peu. Il était visiblement passé outre mon manque de courtoisie ce qui m’éviterait tout sermon de Valérias sur la façon d’accueillir ses hôtes. Si Valérias tenait à quelque chose s’était avant tout que sa clientèle soit accueillie comme il le fallait.

Je le regardais donc traverser la salle, les yeux dans le vague à quoi pouvait-il penser ?

Je restais perplexe lorsqu’il s’installa. Sans un mot j’avais observé chacun de ses mouvements. Il s’installa une première fois pour se relever presque aussitôt, gêné par cette épée qu’il déposa contre sa chaise pour enfin prendre place.

Je ne savais à quoi m’attendre. Il avait un je ne sais quoi de mystérieux, un rien maladroit, et mal à l’aise ? Il m’était impossible de juger cet homme au premier regard, impossible de me faire un jugement quelconque. Cela n’était d’ailleurs peut être pas plus mal. Je n’ai jamais réellement eu un bon instinct.

Un regard échangé sans un mot. Situation qui pouvait mettre mal à l’aise, et qui devait l’être d’ailleurs au vu de sa phrase hésitante.

Un prénom me permit d’identifier cet homme. Sindh… Je me demandais soudainement qu’elle en était l’origine.

Enchantée Sindh…

Nouveau sourire tout en attrapant machinalement la hanse de ma tasse.

Je m’appelle Joy. Et pour ce qui est de l’invitation c’est tout naturel, vous me semblez fatigué et il serait impoli de ne pas partager cette table.

Je marquais une pause en buvant une première gorgée de thé. Une moue qui bien vite s’immobilisa sur mon visage. Mon thé avait refroidi.

Je reposais ma tasse réalisant à nouveau mon manque de savoir vivre.

Je… Je suis navrée. J’ai complètement omis de vous demander ce que vous souhaitiez boire. Ne bougez pas je vous ramène une chope immédiatement.

J’attrapais ma tasse et traversais non sans mal cette salle pour rejoindre le comptoir derrière lequel se trouvait Valérias.

Je glissais quelques mots à l’oreille de ce dernier et ramenais une nouvelle tasse de thé dont s’échappait un petit nuage de vapeur, ainsi qu’une choppe.

La mission allait être compliquée. Ces temps-ci J’avais deux mains gauches et je devais rejoindre sans encombre une salle emplie d’une effervescence certaine. J’évitais de justesse le coude d’un homme, les fesses d’une femme qui reculait sans regarder derrière elle, et le pied d’un autre attablé depuis plus d’une bonne heure.

J’arrivais sans encombre et en fut la première étonnée. Je repris place, attrapant machinalement ma tasse.

Goutez vous verrez, une spécialité de Valérias.

Petit clin d’œil complice vers mon interlocuteur.

Valérias c’est cet homme que vous trouverez au comptoir. C’est lui qui tient cette auberge. Vous verrez c’est un homme très agréable et il cuisine à merveille. Vous pourrez d’ailleurs le constater par vous-même, puisque je nous ai commandé deux plats du soir. Vu l’heure je pense que vous n’avez pas encore dîné.

Il m’a demandé de vous parler de la chambre. Si vous souhaitez passer une nuit ici il lui reste une chambre de disponible. Il vous la réserve pour 22 pièces d’or. Vous n’aurez qu’à lui glisser un mot durant la soirée si cela vous intéresse.


Petite gorgée de thé et je laissais apparaître une nouvelle moue. Je venais de me brûler la langue.

Je reposais la tasse, fronçant le regard tout en gardant les mains autour de celle-ci.

Qu’est-ce qui vous amène ici cher Sindh ?
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Sindh

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MessageSujet: Re: Dans les gris du crépuscule   Dans les gris du crépuscule EmptyDim 21 Nov - 0:51

Elle se leva, repartit et il crut qu'il l'avait fait fuir.
Resté seul, dos à la salle, il prononça silencieusement le nom qu'elle lui avait offert.
Joy.
Un nom étrange, mais agréable à murmurer.
Il sentit soudain une présence derrière lui. Instinctivement, il contracta les muscles de la nuque et des épaules, prêt à encaisser un coup.
Elle déposa la chope sur la table au bois tailladé et humide et il se surpris à aspirer son parfum alors qu'elle se penchait.
Il attendit qu'elle fut réinstallée pour la remercier, d'un murmure accompagné d'un sourire malhabile.

Tandis qu'elle parlait, il enserra la chope de ses mains abimées. Il porta le pot de grès avec circonspection à ses lèvres.
Une spécialité ? Il valait mieux que ce ne fut que de la bière. Il ne supportait pas bien l'alcool qui provoquait en lui des réactions imprévisibles, sauvages et destructrices.
Une gorgée, amère et pétillante, avant de reposer le verre et de lever les yeux vers elle.

Une bière, une compagne de table, des conversations joyeuses autour d'eux. Une simple taverne et pourtant...
Le contraste avec les derniers jours le saisit, un déluge d'émotions violentes s'abattit sur lui, le laissant soudain la gorge serrée et le coeur chaviré.
Il se raccrocha, comme un naufragé à se planche, aux paroles de la jeune femme.
C'est vrai... Je n'ai pas encore mangé ce soir.
Il sourit, pour lui même, en repensant à son dernier repas : quelques noisettes et une poignées de champignons spongieux.
Merci encore. De votre attention pour moi.
Les mots, quoique toujours imparfaits, venaient plus facilement maintenant et il se rendit compte qu'il s'y plongeait avec un certain plaisir, comme dans des retrouvailles avec un ancien ami, un temps perdu de vue.

Lorsqu'elle mentionna la possibilité d'une chambre, il réalisa enfin pleinement qu'il était libre. Libre de cotoyer des gens, de rire avec eux, de partager un moment avec eux. Libre d'aller où bon lui semblait. Libre d'aimer, de jouir des plaisirs et libre d'oublier. Libre de songer à demain.
Il désira soudain violemment goûter à cette liberté, profiter de ses nouveaux droits. Louer une chambre, dormir dans un lit, décider de s'attarder un jour, voire deux.
Je pense c'est une idée très bonne. L'auberge est agréable et la bière... savoureuse ? Oui ? C'est comme cela qu'on dit ? J'irai voir l'homme que vous dites. Valérias. Pour prendre la chambre.

Il porta de nouveau la chope à ses lèvres. A chaque gorgée, il se détendait davantage.
Jusqu'à ce qu'elle l'interrogeât.
Une lueur de panique assombrit son regard. Son esprit s'engourdit et les mots, l'instant d'avant alliés bienveillants, se cabrèrent et s'enfuir, le laissant seul et perdu face au regard interrogatif de la jeune femme.
Brièvement, il ferma les yeux, tentant de calmer les battements chaotiques de son coeur, essayant de retrouver la sérénité de l'instant précédent.

Il les rouvrit, plongea son regard sombre dans celui, lumineux, de son interlocutrice.
Le mensonge lui était étranger, il était trop frustre, trop innocent pour cela.
Je suis arrivé depuis pas longtemps ici. Dans le Royaume. Arrivé par bateau. Du Sud.
Il chassa résolument les images de cale obscure, de chaines et de rames qui se présentèrent à l'évocation de ce voyage.
En échange de ma liberté, j'ai donné allégeance au Roi. Je suis libre maintenant, oui. Mais je connais personne ici alors je vais ici, là. J'étais dans le forêt quand j'ai découvert l'auberge. Le hasard, peut être. Ou les dieux...
Il secoua la tête avec incrédulité. Il avait réussi à résumer les dernières semaines en quelques mots. Grisé par cet exploit, il eut le courage de continuer.
Et toi ? Joy ? Tu connais bien ici, non ? Tu habites ici ?

C'était sa première vraie conversation depuis son arrivée sur ce continent. Mais il ne le réaliserait que plus tard, une fois couché et au bord du sommeil.



Dernière édition par Sindh le Sam 4 Déc - 17:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dans les gris du crépuscule   Dans les gris du crépuscule EmptyLun 29 Nov - 21:42

J’avais réussi à me détendre, éloignant de moi les pensées qui ne cessaient de me hanter :
Sois aimable Joy. Réapprends à vivre. Ne sois pas si sauvage. Vas vers les autres. Fait un effort et dis bonjour. Non tu n’iras pas te coucher si tôt dans le seul but de t’éloigner de la foule….

Indénombrables pensées qui avaient disparu avec les premiers mots de cet homme assis devant moi.

Lui aussi d’ailleurs semblait avoir un visage moins tendu, plus serein au fur et à mesure de notre conversation. Il décidait de prendre une chambre pour la nuit, nous ne serions donc pas pressés d’achever notre conversation. Pourtant, ce début de sérénité que j’avais cru lire dans ses yeux s’échappa au moment même où je le questionnais sur sa venue.

Avait-il quelque chose à caché ? Un passé compliqué ? Un secret enfoui qui attisait ma curiosité. J’eue peur qu’il parte, qu’il me laisse ainsi seule sans comprendre ce qui avait noirci son regard. Je serrais davantage l’anse de ma tasse. Au lieu de ça, il ne me cacha rien des conditions dans lesquelles il était arrivé jusqu’ici et des choix qu’il avait du faire. J’en fus soufflée. Etonnée qu’un jeune homme se confie aussi simplement à une inconnue. Je n’avais pas son cran et préféré taire certains aspects de mon passé.

Une simplicité dévoilé qui l’avait amené à me tutoyer. Oserais-je ?

Si je connais bien les lieux ?

Rapide tour d’horizon sur l’auberge, et les quelques énergumènes qui discutaient autour de nous.

Hum disons que je ne suis ici que depuis quelques jours. Mais j'habite ici oui. J’occupe la chambre au rez de chaussé. Comme j’avais l’intention de rester un moment ici, Valérias m’a permis de choisir ma chambre. Nous sommes quelques uns à demeurer ici. Nos destins nous ont réunis dans cette petite auberge.

Je me retournais vers Valérias qui nous apportait nos repas.

Merci beaucoup Valérias.

En revanche, je ne connais pas du tout cet endroit de la forêt. Je n’ai pas vraiment pris la peine de découvrir les alentours, pourtant il faudrait que j’explore davantage les lieux, histoire également de me remémorer quelques techniques de géomancie. Je suis quelque peu rouillée si on peu dire…


Rouillée… Bien faible mot Joy pour résumer la situation. Disons plutôt que j’avais tout perdu, il est joli le resultat. J’avais plus qu’intérêt à me remuer le popotin pour ne pas avoir honte le jour où je devrais combattre. Combien de jours étais-je restée dans cette auberge sans voir le jour. Terrée dans ma chambre pour ne pas avoir à être confrontée à la réalité.


J’attrapais mes couverts, découpant délicatement le gibier servi. Effaçant par la même occasion la réalité de ces pensées.

Bon appétit Sindh.

Petit sourire avant de découvrir ce mélange de saveurs. Ce Valérias était décidemment un cuisinier talentueux.

Si tu souhaites davantage d’informations quant à ce que l’on trouve dans les alentours je ne serais donc pas la meilleure pour t’informer, mais si tu veux un guide, qui connaît la foret comme sa poche, il y a cet homme au comptoir.

D’un geste délicat je lui indiquais Kleber.

Je me remémorais notre parcours, ce guide envers qui j’avais émis tant de doutes.

C’est un homme têtu, ronchon, peu sociable qui en a que faire des ragots et blablas superficiels mais il faut reconnaître qu’en matière de guide, c’est le meilleur.

Sais tu combien de temps tu comptes rester ici ?
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Sindh

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MessageSujet: Re: Dans les gris du crépuscule   Dans les gris du crépuscule EmptySam 4 Déc - 19:05

Elle ne le questionna pas plus avant et il en fut soulagé. Soulagé et reconnaissant.
L'aurait-il souhaité qu'il n'aurait pas eu les mots pour raconter les fragments épars de ce qui fut son ancienne vie.

Elle lui répondit, d'une voix claire et musicale, au débit paisible. Il ne saisissait pas tout mais le chant de ses phrases lui en relevait autant que les mots.

Il devina autant qu'il comprit d'après ses paroles, ce qui, depuis son entrée, flottait dans l'atmosphère de ce lieu. Ce n'était pas qu'une zone de passage, endroit où l'on passait quelques heures avant de repartir. Entre ses murs, il y avait un noyau de stabilité, fait de liens communautaires.
C'est ce qui expliquait les sourires de la blonde là bas, au comptoir, le regard appuyé de la femme rousse plus loin, le visage impassible de l'aubergiste. Comme une brume d'intimité et de confiance qui, invisible, enveloppait la salle.

Il jeta un regard circonspect à l'aubergiste qui lui déposait son écuelle mais l'homme ne lui renvoya qu'un regard neutre et professionnel.
Lorsque ce dernier se fut éloigné après un léger hochement de tête en direction de la magicienne, Sindh reporta son attention sur le plat. Le fumet qui s'en élevait, avec ses promesses de viande juteuse et brûlante, le fit saliver. Délaissant fourchette et couteau dont il n'avait jamais su se servir, il sait un morceau à pleine main et croqua dedans, fermant les yeux de plaisir en sentant les sucs couler sur sa langue.

La forêt je connais un peu. Ici... Je veux dire... Le Royaume... C'est étrange, pour moi. Alors je suis resté pas longtemps dans les villes. Beaucoup resté dans forêt, oui ? Je connais personne ici, alors c'est difficile.
Ceci fut dit d'un ton fataliste, sans plainte et sans amertume. La simple énonciation d'une situation contre laquelle il était inutile de se débattre.

Rouillée ?
Il se débattit silencieusement quelques secondes avec cette idée, imaginant subitement sa peau nue recouverte de rouille. Il chassa cette idée de son esprit, renonçant dans le même temps à comprendre. Sans doute un truc de magicien.
Il allait l'interroger sur sa magie quand elle lui parla d'un autre homme.
Il se détourna, suivant du regard sa main qui désignait un homme à demi dissimulé dans l'ombre.
Il ne l'avait pas repéré. Celui-là savait dissimuler ses regards et ses sourires. Il s'en méfia aussitôt.

Sa question, cette fois-ci, ne l'inquiéta pas. La nourriture, la bière, les sourires de sa compagne, le brouhaha berçant de la foule anonyme le faisaient se sentir en sécurité. Sans pouvoir l'expliquer, il savait que la jeune femme ne lui voulait aucun mal.
Alors il se lança dans la réponse sans réfléchir, sans chercher ses mots, répondant avec une sincérité désarmante, presque enfantine, à la géomancienne.

Je ne sais pas... Avant... ma vie d'avant... Jamais je pouvais choisir. Juste j'obéissais. Sindh fais ça, Sindh va là, Sindh tue lui et lui. Maintenant, je es libre. Nouveau ça, la liberté. Réveiller le matin et pouvoir rester ou partir, chasser ou dormir. Oui, nouveau...

Il lui lança un sourire piteux.

Ici, j'aime. Nourriture et bière bien bonne et toi jolie et gentille. Oui, j'aimerais bien rester. Tant que j'ai argent pour payer chambre et manger. Tu crois que je peux ? Oui ? Les autres vont vouloir ? Parfois les étrangers... Pas toujours aimés...
Une ombre d'inquiétude obscurcit ses traits auparavant détendus. Il fut angoissé à la simple idée de perdre soudainement ce qu'on venait de lui offrir : l'espoir.


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