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 Obsession temporelle

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Joy

Joy
 

Sexe :
  • Femme

Classe :
  • Géomancien

Age du personnage : 26

Obsession temporelle Vide
MessageSujet: Obsession temporelle   Obsession temporelle EmptySam 23 Oct - 13:12

La pluie battait son plein, le vent soufflait. C’était une de ces journées où chacun préférait rester bien au chaud cloitré sous une couverture. Une journée où l’on attendait le coucher d’un soleil qui finalement ne souhaitait pas se lever, une journée à attendre que la nuit revienne…

Attendre… depuis combien de temps est ce que j’attends…


Le temps s’écoule paisiblement, seconde après seconde, minute après minute mais depuis combien de temps déjà…

Je m’adossais contre le mur, m’installant en tailleur sur cette planche de bois qui me servait de lit …

Depuis combien de temps déjà…


Je frissonnais. Un vent froid annonçant la saison hivernale pénétrait par la vitre brisée. Je devais clouer de nouvelles planches afin d’empêcher le vent de s'immiscer ainsi dans la pièce.

Je me levais bien décidée à aller chercher quelques planches à l’extérieur. J’enfilais mes chaussures usées par le temps et refermais la porte de mon abri.

Le ciel était emprunt de noirceur et donnait plus de relief à la forêt qui m’entourait. Je pataugeais dans la boue sans un mot… sans sentiment…

Depuis combien de temps n’avais je pas ressenti un quelconque sentiment ?


Je levais les yeux, ignorant par là cette question qui n’attendait aucune réponse. J’avançais sans me presser dans les sous bois. La pluie avait déjà fait son affaire, en recouvrant ma peau.

Je ramassais quelques planches que j’avais préalablement coupées. J’attrapais une pierre et les quelques clous que j’avais gardé en prévoyant l’arrivée de la saison. Je pressais le pas pour rejoindre la petite pièce qui me servait d’abri. Je refermais soigneusement la porte.

Une dernière fois, je regardais par la fenêtre les bois qui m’entouraient avant de clouer les planches qui m’ôtaient certes toute lumière du jour mais qui me protégeraient surtout du froid.

J’ôtais mes vêtements et m’entourais dans la couverture.

Je m’installais à nouveau à même le sol, m’adossant conte le mur, face à cette fenêtre cloitrée. La lumière du jour ne pénétrant plus, seule une petite bougie me permettait d’éclairer la pièce.

Je me retrouvais assise entre quatre murs dans un petit 15 m². Sur la droite la planche sur laquelle je passais mes nuits et un oreiller qui m’apportait un peu de confort… Je n’avais besoin de rien d’autre… J’avais la rivière pour me laver, une source qui me permettait de boire et la chasse pour me nourrir. Me servant de ma magie, cette magie dans le seul but de me nourrir… rien de plus…Isolée au milieu d’une forêt j’avais trouvé un équilibre…

Depuis combien de temps vivais-je ici ?

Je fronçais le regard pour chasser cette pensée, une pensée qui ne me ressemblait pas, une pensée qui semblait ne pas être mienne… Pourquoi vouais-je depuis le lever du jour, une véritable obsession temporelle, pourquoi cette temporalité venait aujourd’hui perturber ma sérénité, mon équilibre, envenimer mon esprit de souvenirs, d’un temps révolu… ?

Tu deviens folle ma pauvre amie….

Je me levais, soufflant sur la petite flamme qui inondait la pièce d’une timide lumière et m’installais sur ma planche. Je restais allongée en position fœtal. Si les pensées me dérangeaient je choisissais de les renier en plongeant dans un sommeil que j’espérais lourd. Peu importe la position du soleil, il avait choisi de toute manière de rester cloitrer lui aussi. Mes paupières devinrent lourdes et le sommeil me gagna plus vite que je ne l’aurais imaginé.


Dernière édition par Joy le Sam 23 Oct - 13:24, édité 1 fois
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Joy

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Obsession temporelle Vide
MessageSujet: Re: Obsession temporelle   Obsession temporelle EmptySam 23 Oct - 13:22

Je reconnaissais ces terres, cette forêt, ce petit cours d’eau qui jalonnait la maisonnette… cet endroit où je n’avais pas remis les pieds depuis…

Deux années…

Une voix, féminine que je ne connaissais pas, apportant une réponse que je ne souhaitais pas entendre. Je balayais du regard ce lieu que je connaissais parfaitement mais n’y trouvais personne.

Petit mouvement de la tête pour mettre fin à cette pensée, à ces deux mots qui n’avaient aucun sens…

Deux années….

A nouveau cette voix, je panique, je cherche, je scrute l’horizon mais ne trouve rien, je fais quelques pas vers cette maisonnette, mais refuse d’aller plus loin, refuse de revenir sur ce passé, ce passé quitté il y a …

Deux années…

Cette voix qui m’obsède, qui m’agace, qui fait monter en moi une colère enterrée. Des sentiments oubliés qui refont surface. Ces sentiments que je croyais oubliés.

Qui êtes-vous ?

Un petit rire à nouveau, rire sournois, rire naif…

Qui est cette mégère, cette folle que j’entends, qui écoute mes pensées, qui y répond.

Mégère, mégère… non mais je vous prie de surveiller vos paroles.

Une voix, un peu plus strict cette fois, peut être blessée par les propos préalablement tenus.

La réponse est deux années…

Deux années…

L’échéance était tombée, révélée par cette voix féminine qui m’était inconnue. Une voix qui en deux mots venait de me rappeler le nombre de jours où j’avais décidé de quitter ce monde pour m’isoler dans cette forêt au milieu de nulle part. Là où personne ne venait troubler mes journées… J’avais quitté ces terres, ces gens que je ne comprenais plus et en deux mots, une femme venait de réanimer ces souvenirs que je m’efforçais d’enfouir chaque jour.

Qui êtes-vous ?

La seule chose que vous devez savoir pour le moment c’est le temps que vous avez perdu, ce temps pendant lequel vous avez décidé de vous isoler. Elle est jolie votre vie dites moi… une maisonnette où plutôt une cabane perdue au milieu d’une forêt, pas d’amis, pas même un animal de compagnie à qui vous avez parlé pendant ces deux années. Vous ne croyez pas qu’il serait temps de mettre fin à ce que vous appelez votre vie ? Même certains délinquants ont une vie plus joviale que la votre.

Je m’efforçais de contenir ma colère, de calmer ce feu qui me brûlait l’estomac.

Vous ne croyez pas qu’il est temps de « vivre… ». Et puis mince quoi vous êtes une femme, ce n'est pas une vie pour une femme ce manque de confort.

Je ne vous permets pas de juger mon mode de vie, celui que j’ai choisi…

Nouveau regard vers le paysage qui m’entoure, celui qui composait ma vie il y a quelques temps…

Il est temps, Joy… temps de revenir à la vie…

Le paysage se trouble et sa voix s’efface comme elle est venue. Je me réveille en sursaut, des perles de sueurs roulant sur mon front, la respiration haletante…

Autour de moi, dans la pénombre, je devine ma cabane, je tâtonne le sol pour trouver ma bougie que j’allume aussitôt avec cette magie… magie qui autrefois me servait à autre chose qu’à faire chauffer ma nourriture ou réchauffer l’eau…

Une magie oubliée pendant ces deux années, et une voix que je ne peux effacer de ma mémoire.
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Joy

Joy
 

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Obsession temporelle Vide
MessageSujet: Re: Obsession temporelle   Obsession temporelle EmptyLun 25 Oct - 21:54

J’avais passé la journée dehors, allongée dans l’herbe emmitouflée dans ma couverture. Il faisait froid si bien qu’un voile de fumée s’échappait de ma bouche à chaque respiration. Le soleil avait enveloppé de ses doux rayons la vaste forêt de pins. Je regardais ce ciel d’un bleu livide sans bouger, sans parler… pourtant je ne cessais de songer à ce rêve. Ces propos et ce réalisme déconcertant.

Je réalisais pour la première fois ce silence pesant qui m’entourait. Ce silence qui devenait presque oppressant, ce mutisme dans lequel j’avais choisi de me plonger. Je fermais les yeux, ébloui par ce soleil que je m’amusais à fixer, ce soleil qui s’inscrivait lourdement sur ma rétine, faisant échapper une larme de mon canal lacrymal.

Lorsqu’à nouveau j’ouvris les yeux, ce n’était plus le ciel que j’observais mais deux prunelles qui me fixaient avec insistance.

Je poussais un cri d’effroi avant de me dégager sur le flanc et de m’éloigner d’un bon mètre.

Non mais vous êtes qui vous ? Mais vous êtes complément dérangée pour vous pencher comme ça au-dessus des gens, sans rien dire sans même faire un bruit. Vous savez à combien s’élève mon rythme cardiaque à l’instant même où je vous parle ?

Je repris mon souffle, fronçant le regard et affichant un air nonchalant. Je la pointais du doigt, menaçante, incontrôlable, paniquée…

Vous êtes qui d’abord ? Et qu’est ce que vous faites ici… c’est un coin paumée, personne ne m’a jamais dérangée ce n’est pas aujourd’hui qu’une mégère dans votre genre va commencer à me prendre le chou. Non mais je vous jure, j’y crois pas…

Elle ne bronchait pas, me regardait en souriant ce qui avait le don de m’énerver encore plus. Comme une enfant que l’on dispute et qui rigole pour vous témoigner de son « je m’en foutisme littéral »…

Hé ho … Vous êtes qui et qu’est ce que vous faites là ?

J’eu soudain un sentiment de mal être total… Et si cette femme à l’accoutrement étrange et au crâne rasé était mal entendante ? Il serait donc logique qu’elle n’ait pu me prévenir de son arrivée et qu’elle ait essayé d’attirer mon attention. Et si je m’égosillais sur une personne qui finalement ne pouvait pas entendre toutes les horreurs prononcées… cette dernière pensée finalement m’apaisa quelque peu…

Bonjour Joy…

En entendant ces mots, c’est mon sang qui se glaça… d’une elle n’était pas sourde donc complètement dérangée de faire une approche comme la sienne. De deux, elle connaissait mon nom ce qui m’alarma davantage et de trois cette voix… Oui cette voix je crois que j’aurais préférée ne jamais la reconnaître.

Euh… Bonjour…

Je marquais une pause et relâchais ma garde sans pour autant m’approcher. La nuit ne tarderait pas à se coucher et je n’avais pas envie que cette femme me demande l’hospitalité.

Oh n’ayez crainte ce n’est nullement l’objectif de ma venue.

Là, je croyais rêver… pouvait elle réellement lire dans mes pensées ?

En effet, vous ne pourrez pas me cacher grand-chose ce soir Joy…

J’étais totalement désarmée. Voilà qu’une femme à l’allure étrange venait jusqu’à moi. Une femme qui pouvait lire dans mes pensées.

Je choisissais de poursuivre la conversation à voix haute, ce qui me donnait l’impression de ne pas être victime d’une folie passagère.

Dites-moi, vous êtes bien cette femme, celle de…

Votre rêve, c’est exact.

Vous savez ça devient perturbant que vous finissiez toutes mes phrases comme ça.

Elle laissa un petit rire s’échapper avant de reprendre.

Disons que vos pensées ne me sont pas étrangères et je dispose de quelques secondes d’avances avant que vous ayez terminé vos phrases. Je tâcherais de faire attention à l’avenir.

Qui êtes-vous ?

Cette question vous turlupine n’est ce pas ? Je me nomme Cyphile…

Je ne cherchais pas à en savoir davantage. J’avais le nom de mon interlocutrice et cela me suffisait. Tout cela était déjà bien trop étrange.

Je deviens folle… Non, Non… Vous n’existez pas, je suis tranquillement entrain de dormir dans l’herbe et je vais me réveiller. Y’a pas d’autre explication…


Ou vous admettez qu’en effet vous n’êtes pas folle mais que là il est temps de vivre à nouveau avant de le devenir hein ? Non mais franchement vous ne croyez pas qu’il est temps de mettre fin à ces enfantillages. Vous êtes une jeune femme qui avez autre chose à faire que de rester terrer dans les bois non ? Deux années de perdue… la vie est déjà trop courte…

De quoi vous vous mêlez franchement, je fais ce que je veux de ma vie non ?

Dîtes ça ne vous va pas de rester seule comme ça pendant tout ce temps, je vous connaissais plus douce, plus fragile, plus gentille.

Vous parlez de cette jeune midinette, cette petite magicienne si gentille comme vous le dites si bien, qui a perdue goût à la vie, au combat et qui, naïve, pensait que l’on trouverait une solution à ce monde de combats, ce monde de trahison et d’égoïsme…

Cette fille a disparue…


Il est sûrement temps qu’elle réapparaisse… Oh je ne dis pas, c’est plutôt bien que vous soyez moins fleur bleue, vous avez plus de caractère et vous en aurez besoin pour ce qui vous attend…

Ce qui m’attend ?

Oui votre nouvelle vie… ne me dites pas que l’excitation des combats, de votre pouvoir de géomancienne ne vous manque pas un petit peu ?

Je ne souhaitais répondre à cette question, elle lisait de toute façon dans mes pensées et au vu de ce sourire victorieux, je voyais bien qu’elle avait eu la réponse qu’elle attendait.

Un regard vers ma cabane, quatre planches et un toit, une immense forêt comme seule compagne, et aucune réelle activité… elle avait peut être raison, il était peut être temps d’admettre qu’un retour à la vie, bien qu’il ne serait peut être pas évident, serait peut être nécessaire avant de finir comme une vieille femme aigrie que l’on retrouverait un jour allongée le souffle éteint sur sa petite planche qui lui servait de lit.

Parfait…
La nuit ne va pas tarder à tomber, je ne saurais vous recommander de vous coucher rapidement. Demain la journée sera longue et éreintante. Mon ami Kleber, viendra vous chercher pour vous mener jusqu’à une petite auberge où vous pourrez reprendre tranquillement goût à la vie…


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