In Terra Incognita
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 L'hiver d'une boiteuse

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Nyao

Nyao
 

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MessageSujet: L'hiver d'une boiteuse   L'hiver d'une boiteuse EmptyLun 6 Déc - 17:32

[J'ai placé quelques liens dans mon texte, histoire d'illustrer un peu mon RP (c'est une envie qui me trottait dans la tête depuis longtemps) alors faites-vous plaisir, cliquez ^^]

Il ne faisait guère chaud depuis quelques jours, la neige déjà était tombée en plusieurs endroits. Il y a quelques jours, la jeune femme s'était rendue à Cyrosh où elle comptait simplement se faire la main sur les gardiens de la cité, et ainsi ouvrir la voie à de plus jeunes aventuriers. Sur le chemin du retour, essayant de fuir quelques renaissants très puissants, elle traversa le lac, gelé en cette période de l'année. Ses assaillants ne s'y risquèrent pas et eurent bien fait, Nyao glissa plusieurs fois et finit par se faire mal à la jambe. De retour à Nedmor, un alchimiste de sa connaissance lui confectionna quelques onguents qu'il lui administra afin de calmer la douleur. Il lui prescrivit du repos, bien sûr, Nyao n'écouta pas. Une vieille amie attendait sa visite …

_Me voilà donc arrivée.
Le temps était doux ce jour là, mais elle ne tenait pas vraiment à rester dehors deux minutes de plus. Elle frappa à la porte de l'auberge plusieurs fois mais personne ne vint ouvrir. L'idée d'entrer sans y être invitée lui paraissait meilleure que d'attendre où elle était, après tout, elle n'allait pas repartir après tout le chemin qu'elle s'était farcie en boitant. Dans l'entrée, elle trouva où accrocher son manteau et quitta ses bottes pour ne pas mettre de neige fondue partout. Enfin, elle se dirigea vers ce qui semblait être la salle des repas, une personne se tenait dans un fauteuil près du feu qui flambait dans la cheminée.

_Bonjour ?
La personne qui lui tournait alors le dos ne répondit pas. Étant l'inconnue en ces lieux, elle commença à se présenter.

_Je suis une barbarette, et comme tous les combattants de mon peuple, je me distingue par ma puissance au combat... vous avez de la chance, peu de personnes ont survécu à leur rencontre avec un barbare. Mais je viens en amie ! Je m'appelle Nyao.
La barbarette ne fut pas troublée par le silence de son interlocuteur. Elle continua son récit en grattant la crasse sous ses ongles, après s'être assise à même le sol.
Autrefois, j'étais connue pour mes méfaits... je volais autant mes amis comme mes ennemis, les jeunes comme les plus âgés, les hommes, les femmes, … Il y a néanmoins une communauté à laquelle je restai fidèle, les Lords Of Redemption. Nous avons vécu beaucoup de moments joyeux jusqu'à ce que... enfin... nous avons tourné la page sur cette partie de notre histoire. Nous regroupant à nouveau sous le nom des Héritiers, nous pensions trouver un nouveau sens à notre organisation au sein d'un nouvel alignement. De nouvelles têtes nous ont rejoins, d'autres nous ont quitté. C'est ainsi que j'ai connu Grumpy qui fait à présent parti des vôtres, je viens lui rendre visite et faire votre connaissance.

_Enfin. Je ne fais plus parti des Héritiers vous allez me dire. Il est vrai. J'ai laissé tombé mon ancienne vie, je ne suis plus voleuse mais chasseuse de primes d'ailleurs. J'ai changé du tout au tout. Aujourd'hui je fais parti des Anges noirs. Ah et, en cas de besoin, je peux aussi vous proposer mes services, les amis de mes amis sont mes amis hein ? Je pêche beaucoup et je fais bien la cuisine!


Comme elle n'obtenait pas plus de réponse, Nyao s'approcha du fauteuil, il était vide... ce qui ressemblait avant à une personne profitant de la chaleur n'était en fait qu'un vieux veston troué dont les manches apparaissaient sur les accoudoirs.
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Grumpy

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MessageSujet: Re: L'hiver d'une boiteuse   L'hiver d'une boiteuse EmptyJeu 9 Déc - 23:30

La porte de l'auberge s'était ouverte sur la vision d'un ours dégoulinant de pluie.. ou de bave? On n'aurait su dire. Les deux certainement dirons nous tout du moins afin de satisfaire les uns et et les autres. Il n'y en avait un par contre qui, mains sur les hanches, regardait d'un oeil noir l'entrée pataude de la bestiole dans la pièce. Eternel insatisfait que cet aubergiste ! vous aurait t'elle rétorqué. Les larges traces de la bête sur le plancher se rétrécirent pour disparaitre sous les bottes d'une druide au regard hagard et à la cape détrempée. S'ébrouant à la façon d'une bête elle essuya un vague sourire à l'attention du tenancier furibond de la bâtisse et lui mimant l'intempérie elle haussa les épaules en un "Pas ma faute" tacite.

Fronçant les sourcils l'homme lui indiqua d'une main tendue la porte, et après avoir affiché vainement un visage défait puis papillonné des yeux la druide piteuse fût mise à la porte. Marmonnant quelques injures elle jeta un coup d’œil à la pluie qui continuait de tomber. Ces averses commençaient sérieusement à l’ennuyer, et même si son pelage la protégeait du froid, elle n’appréciait guère cheminer dans la boue. Le regard baissé sur ses chausses, elle s’amusait à jouer à chat avec ses orteils. Puis rechignant elle se frictionna les épaules avant de jeter un regard mauvais à la porte fermée et de s’éloigner vers le cabanon qui jouxtait la bâtisse. De ce qu’on lui avait dit cela servait de remise aux outils de jardinage et autres fourches et pelles, de son côté la druide nourrissait le secret espoir que ce n’était ni plus ni moins que la garçonnière de cette canaille d’aubergiste. Et c’était d’un pas guilleret qu’elle sautillait de flaque en flaque vers l’abri, espérant au fond d’elle-même qu’elle trouverait la porte ouverte. N’avait-elle pas exprimé plus tôt son mépris pour la pluie? Si certainement m’enfin ne vous y conformez pas l’ours est animal d’humeur changeante !

Et tandis qu’elle finissait sa course les deux bottes jointes dans une petite mare boueuse, elle plaqua son oreille sur la porte, oreille qui d’ailleurs s’allongeait et prenait une étrange forme triangulaire. Elle se ferait chat. Rien que le crépitement d’un feu. Fronçant les sourcils et les narines la druide rechigna, et se grattant la tignasse se remit les idées en place. Comment pourrait-il y avoir feu dans ce cagibis? Secouant la tête négativement elle se reprit et poussa la porte d’une main malhabile. Passant la tête dans l’embrasure elle jeta un coup d’œil aux lieux. Gisaient au sol un manteau et une paire de bottes, la druide retint sa respiration puis se rabrouant intérieurement de sa sotte inquiétude inspecta l’intérieur du cabanon. Là de dos une silhouette semblait monologuer, haussant un sourcil perplexe elle ouvra la porte laissant entrer la lumière dans l’abri. La voix. Cette voix lui disait quelque chose, mais impossible de remettre celle-ci sur un visage. En dépit de cette ignorance, un large sourire était venu s’épanouir sur le visage de la druide, et poussée par une volonté extérieure elle pénétra elle aussi à l’intérieur, ruisselante. La pièce exigüe peinait à accueillir deux hommes, et posant une main sur l’épaule de la silhouette plus aussi inconnue que cela elle inclina la tête dans l’idée qu’une illumination divine, la tête penchée, serait davantage probable.

Ne voyant aucune réaction de la part de l’inconnu, elle fronça les sourcils et lui lança « Dites donc la poiscaille, z'êtes sourds ou bien carrément à l’Ouest? J’vous ferai dire que sur Mérulik ou même Astaegan on ne ferait qu’une bouchée de vous ! »

« Poiscaille ? »

« Morue !»


« Sacrebleu Nyao qu’est-ce que tu fiches ici ! Tu t’fais l’aubergiste? Non ne me dis pas que toi il t’a cédé? Je savais qu’il avait des goûts quelque peu exotiques mais là ça me laisse pantoise. »

« Et puis sors de là, ça ne rime à rien ! J‘en ai du monde à te montrer, on en a du temps à rattraper ! »


La tirant par la manche, la druide se saisit au passage du manteau et des bottes de la barbare et se précipite de nouveau sous l’averse cette fois ci en sens inverse. Avec ce qu’elle trainait à sa suite ce coquin de Valérias ne pourrait lui refuser le gîte. Arrivée sur le seuil elle tapota ses solerets et jetant un coup d’œil à la barbare toujours léthargique elle assena à la porte un coup poing et la fit tourner sur ses gonds.

« Je ramène du monde ! Etrangère pour certains, moins pour d’autres..» vociféra-t-elle à l’attention de l’aubergiste. « Deux cervoises tièdes Aubergiste ! » rajoutant plus discrètement un « S’il vous plaît » . Décelant au fond de la pièce la présence de l’un des deux frères, elle tira de nouveau la barbare à sa suite, jetant un regard malicieux à la pauvre bougre pieds nus, voilà qui allait mettre de charmante humeur le cher Valérias. Et en effet leur passage s’accompagnait de nombreuses traces de pas boueuses, m’enfin tout le monde sait qu’il n’y a rien à espérer d’une druide et d’une barbare surtout si ces deux là n’ont guère pour habitude la sobriété.


« Bien dormi gamin ? »
, lâcha-t-elle tout en repoussant toute idée de l’heure qu’il pouvait bien être. Jetant un regard circulaire autour de son désormais nouveau voisin de table elle haussa un sourcil perplexe, où était-donc passée la femelle qui lui collait toujours à l’arrière train?
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Nyao

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MessageSujet: Re: L'hiver d'une boiteuse   L'hiver d'une boiteuse EmptySam 11 Déc - 12:38

Soudain agrippée par une main aux griffes soigneusement manucurées, Nyao dû réprimer un rictus de douleur, le sang qui ruisselait de son pauvre bras lacéré tombait sur le vieux parquet en un drôle de "ploc, ploc". Elle laissa son amie l'entraîner à sa suite. Le contact de ses pieds nus dans la boue provoqua chez elle un frissonnement déplaisant, elle ne put s'empêcher de fulminer contre l'oursonne impatiente. "Tu aurais au moins pu me laisser mettre mes bottes ou me porter, je n'ai pas la fourrure intégrée moi !"

La druide semblait enragée. Elle courut se mettre à table en saluant hâtivement les quelques personnes présentes. Nyao adressa un regard navré à l'attention de l'aubergiste qui s'affairait déjà à décrasser le sol derrière leur passage. "Et dire que je me suis lavée ce matin même...". La barbare tapa du poing au creux de sa main, se reprochant presque d'être venue. Enfin, elle prit place à la table de Grumpy. Une tête de sanglier lui faisait face, accrochée au mur elle semblait surveiller quiconque entrait dans l'auberge. Une de ses défenses suivait une courbe tortueuse, alors que l'autre, bien droite et pointue, devait faire la fierté de son possesseur quand il était encore en vie. Nyao reporta son regard sur son amie, assise à côté d'elle. La vieille ours affichait un sourire radieux, cela faisait longtemps que la barbare ne l'avait vu ainsi. C'est vrai que ce lieux était accueillant et semblait paisible, très différent du vieux cachot sombre dans lequel elle avait l'habitude de passer son temps, auprès des Héritiers. "On sent les prémices de l'aventure, quelque chose en mouvement. Tu dois t'amuser ici, mais tu restes quand même ma grognasse préférée!"
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Grumpy

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MessageSujet: Re: L'hiver d'une boiteuse   L'hiver d'une boiteuse EmptySam 8 Jan - 22:55

La barbare parlait et ce qu’elle disait n’était d’ailleurs pas pour déplaire aux oreilles de la druide, cette dernière lui rendit d’ailleurs un sourire avant de lever le bras en direction de l’aubergiste qui tardait à les servir. Valérias encore accoudé au comptoir discutait avec entrain, ses bras moulinant parfois avec force dans le vide, sans doute essayait-il de faire comprendre à ces sots de marchands, assis bêtement sur leurs tabourets, la meilleure route à suivre. Argumentation visiblement plus que foireuse au vu du regard hagard et perplexe de l’assistance marchande. L’aubergiste semblait fulminer, du moins c’était ce qu’avait appris la druide depuis son arrivée, cette façon de passer ses mains dans ses cheveux pour arrêter ses doigts au dessus de l’oreille droite avant de se gratter le cuir chevelu gauchement et de lever les yeux au ciel était sans équivoque le signe d’un aubergiste passablement contrarié. La druide émit un sifflement strident avant de baisser la tête tentant de se dissimuler derrière la carrure imposante de la barbare, aguicher le tavernier lui avait toujours semblé être un passe temps des plus amusants.

Se mordillant la lèvre inférieure, la druide reporta son attention sur ses voisins de table. Nyao visiblement maussade d’avoir salopé ses chaussettes marmonnait tout en fixant les premières, Veñor, quant à lui, la tête baissée sur sa tasse gardait le silence. La femelle manquait. Sans doute y avait-il eu querelle amoureuse dans la journée, explication du bougre silencieux attablé ici seul. Mieux valait ne pas en rajouter, le sort de ce pauvre homme était déjà bien assez malheureux sans qu’en plus une druide aux mœurs grossières vienne en rajouter. Quel gros effort tout de même que c’était de ne pas finir d’achever un homme déjà à terre..

« Ne t’en fais pas, je te les laverai tes chaussettes Morue.. D’ailleurs si tu veux je te prête même un bout de couette pour la nuit.. Je te préviens je partage ma chambrée avec une aquamancienne.. Oui .. Roh c’est bon ne me regarde pas comme ça, je n’y peux rien.. Et puis tu sais même si en général ces spécimens sont odieux et gringalets on s’y fait. Surtout que la mienne n’est pas si odieuse que … » Repensant à la façon coutumière qu’avait Liane de chasser la druide dès que cette dernière avait le malheur de s’asseoir quelques instants dans le large fauteuil qui occupait leur chambre, elle se reprit.. « Ouai, bref on s’y fait quoi. Pas pire que laver les caleçons de Scalp ! »

Rageant intérieurement elle se reprit de nouveau, elle s’apprêtait, en effet, d’une question à ruiner leur retrouvaille, évoquer l’absence prolongée et inquiétante de leurs amis n’était pas une amorce appropriée de discussion.

« Tu sais ici aussi, nous avons nos moments.. Mais dans le calme ou l’effervescence, tout comme à la maison, on sait se retrouver. Il fait bon vivre ici, tout comme il fait bon mourir aussi.

..

Au fond c‘est ça notre chez nous, pouvoir à la fois respirer et crever un sourire serein aux lèvres. »


Assenant un coup de coude gauche à sa voisine, elle lui sourit. Pourquoi fallait-il toujours que dès qu’un Héritier pointe le bout de son nez l’amertume émerge si soudainement.

« Raconte ! Toujours chaperonnée par ce vieux fou de Tipoune ?! »
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Nyao

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MessageSujet: Re: L'hiver d'une boiteuse   L'hiver d'une boiteuse EmptyMar 11 Jan - 1:04

Nyao se voyait déjà dans un bon lit. La couche que lui proposait son amie promettait d'être très confortable! la barbare n'oubliait pas le petit nid douillet que l'oursonne avait improvisé chez les Héritiers. Des pieds en bois soutenaient un demi tonneau, ouvert en direction du plafond. Il avait encore une légère odeur de vieux raisin, d'ailleurs, l'intérieur gardait une teinte rouge sombre, mais le seul moyen de la voir était de soulever l'épais duvet qu'elle s'était fabriqué à l'aide de divers tissus usés, généralement, des vieux caleçons troués (propres tout de même) ou encore, des chaussettes rembourrées de poils dont personne ne souhaiterait connaître l'origine... En bref, un vrai petit cocon. De plus, quand elle avait froid, il arrivait que la barbare vienne se blottir contre l'oursonne, petite bouillotte à fourrure, tellement mignonne quand elle dort.
Oui, décidément, ce temps là lui manquait. A présent, Nyao occupait un lit inconfortable chez les Anges noirs. Chaque fois qu'elle y dormait, elle sentait les ressorts comme s'ils étaient une prolongation des os de son dos, ce qui provoquait au petit matin, d'horribles courbatures et autres douleurs l'empêchant de savourer les batailles de la journée.
Grump' la tira de ses rêveries avec un coup de coude bien lancé dans les côtes. Nyao sursauta.

Raconte ! Toujours chaperonnée par ce vieux fou de Tipoune ?!

Tipoune... Elle avait fait la connaissance de ce vieux prêtre alors qu'elle chassait. Qui des deux avait fait le premier pas ? elle ne le savait plus. Mais fringuant comme il était, et beau parleur, il avait su attiser la curiosité de la sanglante guerrière. Leurs liens s'étaient renforcés lors d'une défense à Ceth. Le groupuscule des Héritiers et de la Chevauchée écarlate avait décidé de se joindre au combat. Tipoune apportait une vague de fraîcheur et de renouveau dans la tête de la combattante. Ses idéaux sortaient du commun de ce qu'elle appelait "les gentils", en équilibre entre deux bords, il ne passait jamais totalement dans l'un, ni dans l'autre. Ce soigneur l'intéressait beaucoup et elle semblait ne pas le laisser indifférent. Le prêtre répéta moult avances, et cela n'avait pas échappé à l'oursonne.

Oh tu sais... ça va, ça vient. Au début j'acceptais ses avances, croyant qu'il avait fait voeux de chasteté. Depuis que j'ai découvert que ce n'était pas le cas, je prend mes distances...
Le bougre! j'avais confiance et je lui ai confié tellement de secrets! et puis c'est mon baron, et puis, et puis...
Et je ne le vois plus que très rarement à présent. Il est très occupé, je suis souvent ailleurs. Quand je suis là, il est là-bas. Quand il est là, je n'y suis plus. On se croise parfois, le temps de s'adresser un sourire, parler de problèmes à régler au sein de la guilde, du sujet du prochain rassemblement des chevaliers.
Il n'a plus le temps de flirter. Je ne m'en plains pas forcément, je suis simplement triste, je m'étais habituée à lui.


Elle tourna la tête vers le tavernier et lui adressa un petit signe charmeur de la main, sans oublier un clin d'oeil non dénué de sens. Elle attendait qu'il vienne lui proposer à boire, un peu de charme le pousserait peut-être à bouger de derrière son bar.

Et toi ? comment s'appelait-il déjà... un guérisseur aussi me semble-t-il, non ?
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Grumpy

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MessageSujet: Re: L'hiver d'une boiteuse   L'hiver d'une boiteuse EmptyMer 12 Jan - 21:42

Les sempiternelles discussions féminines. Fringues, mâles.. Boissons. Fallait bien que les mégères se mettent à l'ordre du jour et s'endurcissent un peu en ces temps de guerre. La guerre oui, celle qui avait faconnée leurs corps, femmes aujourd'hui elles n'étaient plus. Qu'étaient-elles alors ? Rien de plus que deux corps qui se mouvaient bestialement sur les sanglants champs de bataille, tentant vainement de sauver leurs peaux. Druide et barbare, femme et homme à la fois. Et c'était au travers de ces discussions sans âge que les pauvres diables tentaient de se retrouver. Alors là, assis sur son tabouret, souriant et grimaçant, la druide ponctuait le monologue de son ami de quelques onomatopées bien trouvées.

« Erf »

« Oh.. »

« Ah? »

Rien de bien convaincant et convaincue en somme, juste de quoi donner l’impression que.. Qu’elle suivait, et qu’elle savait de quoi il en retournait.
Froids constats qui en chaque cœur viennent réveiller les blessures logées là à perpétuelle demeure. Ne pas éprouver de la peine pour l’autre, allant même au contraire jusqu’à l’envier de ses maux, voilà son dada.

« Et toi ? comment s'appelait-il déjà... un guérisseur aussi me semble-t-il, non ? »

Un guérisseur de maux, oui, il devait l’être certainement, la druide avait toujours eu le chique pour se dégoter de beaux parleurs qui à force de mots lui faisaient oublier les siens d’une toute autre orthographe. La mémoire de la barbare flanchait elle ? Un guérisseur cela ne lui disait rien.. Une rencontre d’un soir autour d’une chopine, très certainement ? Ou bien la barbare cherchait tout simplement à se réapproprier l'histoire de son amie pour mieux se projeter la sienne par un procédé bien trop complexe à narrer quelques verres dans le nez..

« Et bien.. Le dernier en date n ‘était que bien peu familier des onguents réparateurs mais je ne nierai pas qu’il soit été, cependant, plutôt doué dans l’art de l’apposition de mains.. »

… Curiosité

« A qui pensais-tu ? Il me semble qu’il n’y avait que Mafu que j’eusses jamais présenté aux Héritiers .. ? »

Haussement de sourcils interrogateur. Et.. Esquisse de sourire.

« Si tu fais référence à l’aquamancien cartellois qui m’a récemment vu voler et atterrir avec grand fracas au beau milieu d’un bosquet dans le plus simple appareil, et bien chère amie je suis au regret de te dire que c’était un bien mauvais coup. Quoique encore vigoureux, ce que je trouve admirable au vue de son âge, le bougre m’a laissée en plan après s’être goulûment épanché.. en parlotte. »

Un soupçon de regret dans la voix, un visage boudeur et à défaut de retrouver la femme qui se cachait en elle, la gamine avait réapparu à grands cris.

« Un .. FI-AS-CO ! »

« Dis .. Tu as des projets toi? Ou tu vas te laisser crever dans un coin ? Non parce que je me tâte de mon côté, alors si jamais on tombait d‘accord on pourrait peut-être faire ça de concert ! »
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Nyao

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MessageSujet: Re: L'hiver d'une boiteuse   L'hiver d'une boiteuse EmptyMer 12 Jan - 23:00

Après s'être longuement étendue en blablas et révélations... et quelle révélation ! La malheureuse barbare avait droit à tout un récital. De quoi l'autre mégère lui parlait-elle ? Il y avait une histoire d'aquamancien dont elle n'avait jamais entendu parlé, celle de Mafu qui n'était pas un guérisseur contrairement à ce qu'elle pensait. La mémoire du dégoût est plus grande que celle de la tendresse ! N'ayant éprouvé ni dégoût ni tendresse en apprenant la relation de son ami avec ce Mafu, elle trouvait normal de ne pas se rappeler de tous les fragments.
Celle-ci raconta encore comment le vieil aquamancien, qui devait sans doute la trouver ennuyante ou au contraire trop entreprenante, la laissa en compagnie d'une solitude risible. Elle n'avait pas réussi à lever ce mâle dans la force de l'âge. Elle confiait son échec, l'air déconfite, et Nyao la prit en sympathie. Elle s'apprêtait à devoir la ragaillardir, quand celle-ci réitéra son assaut.

Dis .. Tu as des projets toi? Ou tu vas te laisser crever dans un coin ? Non parce que je me tâte de mon côté, alors si jamais on tombait d‘accord on pourrait peut-être faire ça de concert !

Nyao ne voyait pas du tout où elle voulait en venir, mais elle flairait l'arnaque. Affichant un air suspicieux, elle s'interrogea sur les intentions de sa condisciple.

Tu pourrais... préciser ? demanda-t-elle à la druide songeuse.
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